Histoire et célébrités
Commune du canton de Bléré, située à 20km de Tours. Les premières mentions du nom datent du Xème siècle sous les formes "Athies" ou "Atheis". L'origine première du terme est "Attégia", la hutte, d'origine pré-gauloise.
Athée signifie donc "les huttes".
Athée est la commune qui occupe la plus vaste surface du plateau de Champeigne, située à 99 m d'altitude et à moins d'un kilomètre de la Vallée du Cher. Le nom actuel : Athée-sur-Cher a été arrêté par décret en 1920. Athée, canton de Bléré, arrondissement de Tours, est une commune connue dès le IXe siècle. Située sur la rive gauche du Cher, elle est la première de celles traversées autrefois par le canal gallo-romain qui conduisait à Tours les eaux des Grandes-Fontaines, de Fontenay (commune de Bléré). On y retrouve de nombreux tronçons de ce gigantesque travail.
Au midi d'Athée, se trouve la tour féodale dénommée Tour du Brandon, seule ruine de l'ancien domaine des seigneurs du Brandon, et dont certains auteurs attribuent la construction à Foulques-Nerra, comte d'Anjou. Ce fief dépendait jadis du château de Montbazon. Le château de la Chesnaye est signalé dès le XVe siècle comme demeure des seigneurs de Chénaye-Athée; celui de Nitray remonte par sa construction au XVIIe siècle. Le clocher de l'église, est du XIe siècle, contemporain de celui du prieuré de Saint-Jean-du-Grais ; le reste de l'église date des XVe et XVIe siècles.
Athée est la patrie du fameux Girard d'Athée, qui fut gouverneur du château de Chinon pour le roi d'Angleterre. Pendant deux ans, de 1204 à 1206, il soutint un siège opiniâtre et sanglant dans celui de Loches, contre Philippe-Auguste, roi de France, qui s'empara enfin de la place, et fit subir à Girard le châtiment réservé aux serfs révoltés. Le dernier seigneur d'Athée fut le chevalier Daëns, mort à Tours le 14 janvier 1826.
L'Abbé LACOUR
Athée-sur-Cher sur la ligne de démarcation
L’Abbé Marcel LACOUR naquit à Plombières dans les Vosges en 1883. Il venait d’un milieu modeste. Après des études au grand séminaire de Tours, il sera ordonné prêtre le 5 juin 1909 à Dijon, puis nommé vicaire à Bléré en 1912, puis prêtre à Bournan de 1913 à 1922. Combattant et blessé lors de la 1ère guerre mondiale, il sera aumônier militaire. Après la guerre il prêchera à Perrusson de 1922 à 1933 puis à Véretz.
L’Abbé LACOUR sera nommé à Athée sur Cher le 30 août 1935. Dès le début de la seconde guerre mondiale il organisa une résistance à l’occupant. Son seul désir est d’aider ses paroissiens et de leur « conserver la liberté ». La ligne de démarcation séparait la commune en deux. Les soldats postés au château de la Chesnaye eurent rapidement la visite de l’Abbé qui voulait connaître les heures de passage des patrouilles aux abords de la ligne. Il invitait donc les occupants à boire du vin au presbytère pendant que les postulants en quête de liberté franchissaient le Cher pour se rendre en zone libre. Cette activité fut très vite connue dans la région. Il était un passeur dévoué et profitait de sa position de prêtre pour s’imposer. Les Allemands vinrent l’arrêter à deux reprises, puis relâché, il poursuivit son activité de passeur.
Après la célébration de la messe, le jeudi 13 avril 1944 la Gestapo l’arrêta suite à une dénonciation. Il sera interrogé et torturé pendant 1 mois à la Gestapo de Tours, puis transféré de la prison de Fresnes au camp de concentration de Buchenwald. L’Abbé LACOUR y mourut le 20 novembre 1944. Sa dernière phrase dite à l’un de ses compagnons « Pourvu que la France comprenne et reste unie ».
Germaine RENAULD
Germaine RENAULD était née à Montmorency, le 15 juillet 1908. Son premier poste d'institutrice a été à Azay-le-Rideau en 1934 et elle fut mutée à Athée-sur-Cher en 1936 jusqu'en 1941 et ensuite à Brèches au Nord de l'Indre-et-Loire où elle fut arrêtée devant ses élèves, le 23 février 1942. Après une perquisition à son domicile, elle fut arrêté et transférée à Paris et internée au Fort de Romainville. De là, elle fut envoyée à AUSCHWITZ où elle fut massacrée, le 15 avril 1943, par un coup sur la tête lors d'un contrôle d'appel. Des témoignages soulignent le caractère de Germaine RENAULD, femme extraordinairement timide et en même temps, d'une volonté indomptable et d'un courage sans égal. Les raisons principales de son arrestation résident dans son activité d'éditions de journaux clandestins, au profit de la Résistance. C'est en 1975 que fut posée dans la cour de l'école une plaque commémorative au nom de Germaine RENAULD. Fin 2008, son nom a été attribuée à l'école élémentaire, en témoignage de la reconnaissance de la commune pour son ancienne institutrice résistante et militante.